F  r  e  d  e  r  i  c      G  r  a  c  i  a


TABLEAUX/MECANIQUE

MECANIQUE



MECANIQUE. Acrylique et fluo sur toile. 150cm X 150 cm

Cet ensemble de mécaniques un peu froides, cette ferraille oxidée vraisemblablement abandonnée, ces lourdes chaînes et boulons aux couleurs de rouille filtrées par l'ambiance de lumière sub-aquatique composent un visuel de type trompe l'oeil esthétiquement équilibré et dont on constate dès la première lecture un certain effet de relief. 

Le matériau utilisé en superposition aux couches acryliques est une fois de plus la peinture fluo. Couplée à un éclairage de lumière noire elle révèle une étonnante illusion de profondeur transparente par des nuances claires et des reflets sensés provenir de la surface. Certaines zones sont également accentuées grace à la peinture fluo; le but étant de faire ressortir le contraste ombre-lumière et l'effet de volume sur certains points, là où le relief accroche la lumière.


La représentation de cette étrange mécanique est le résultat d'un produit issu d'un objet réellement existant et qui aura servi de modèle et de base de travail pour la composition de ce tableau.

Et pour information il s'agit d'une pièce de batterie d'artillerie côtière allemande de la seconde guerre mondiale sur la côte bretonne...

Ambiance différente selon l'intensité de l'éclairage de lumière noire

Ci-dessous affiche du 46e Salon de Châtillon (92)

 Quelques lignes sur...la froideur de l'hyperréalisme :

La vraisemblance est parfois poussée tellement loin qu'elle produit sur le spectateur un effet de malaise. Mais ce malaise est surtout dû au fait que les œuvres hyperréalistes ne sont ni émouvantes, ni touchantes - seulement "vraies". L'hyperréalisme exprime par son regard clinique, dénué de sensations émotionnelles, une observation souvent acerbe de notre civilisation. Le réel est examiné minutieusement, passé au microscope, puis rendu par une image dans toute sa froide efficacité. Reproduire le réel, ou plus exactement reproduire une photographie, ne se fait pas sans quelques défauts dus à l'introduction de la main de l'homme. Ce ne sont d'ailleurs pas des défauts à proprement parler, puisque c'est en partie grâce à ces nuances entre la photographie et la peinture finale que les œuvres hyperréalistes sont souvent frappantes.Le décalage observé par le spectateur l'interroge alors sur sa perception du réel.


Et justement, la vraisemblance des œuvres hyperréalistes nous laisse souvent l'idée que la photographie, répandue et fortement usitée de nos jours, nous a justement imposé son mode de perception. Les relations entre la photographie et les œuvres hyperréalistes sont à mettre en parallèle avec les théories sémiotiques de Charles S. Peirce, qui définit trois types de signes: le premier est l'index ou indice, prélevé du monde, dans lequel on peut alors classer la photographie en tant que trace de ce qui a été; le deuxième est l'icône qui ne garde de l'original qu'une similitude, n'est associé à son référent que par analogie - parmi ces signes, la peinture; le troisième est le symbole, dont le rapport avec la chose n'est que purement arbitraire. L'artiste hyperréaliste, en tant que peintre, crée des icônes. Cependant, il les crée de façon à ce qu'elles ressemblent le plus possible à l'index. La nature indiciaire entre la photographie et son référent semble aisée à réaliser - et la photographie est désormais reconnue comme une technique accessible à tous.


Mais ce que tentent d'exprimer les artistes hyperréalistes, c'est que justement cette réalisation n'est pas évidente, voire même fastidieuse. L'introduction de la main de l'homme entre le signifié et le signifiant n'est pas évidente à mettre en œuvre. Et, en même temps, le résultat est frustrant. Le malaise ressenti face à une toile hyperréaliste est justement dû à ce manque d'émotion. Le problème n'est donc plus de saisir l'importance de la main de l'homme dans une œuvre, puisque l'émotion ne vient pas de là. "


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Mecanique. moteur imaginaire  Acrylique sur toile . format 50P (116 x 81) Frédéric Gracia




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